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ETF obligataires : les nouvelles stars de votre portefeuille ?

Comment tirer profit de leur stabilité dans un monde incertain

Bonjour à tous,

Ici Pierre Maynial, alias Monsieur Capital.

Récemment, certains d’entre vous m’ont demandé quelle est la meilleure stratégie pour investir en obligations. Je vais donc vous parler aujourd’hui d’obligations et d’ETF obligataires.

Quasiment partout, aux États-Unis comme en Europe, les marchés actions évoluent à des sommets ou presque. Rien que depuis le 1er janvier, le CAC 40 (France) a déjà pris +10,2%, l’Euro Stoxx 50 +12,0% et le S&P 500 (US) +4,5%.

Pourtant, de nombreux signaux invitent à la prudence :

  • Géopolitique : La guerre à la porte de l’Europe la laisse désemparée. Faute de décision politique, militaire ou budgétaire unifiée, on se dirige vers un alourdissement des finances publiques pour acheter du matériel militaire, souvent « Made in USA ».

  • Macroéconomie : L’inflation persistante aux États-Unis fait redouter un maintien des taux d’intérêt à un niveau élevé, ce qui pèse souvent sur la performance des marchés actions. Par ailleurs, l’approche initiale très agressive de la nouvelle présidence Trump pourrait nuire au commerce et à la croissance mondiale.

  • France : Les dépenses publiques atteignent 58% du PIB, contre 49% en Allemagne. Malgré cela, aucune mesure structurelle ne semble émerger pour stopper la hausse de la dette. Le budget 2025 prévoit même de taxer davantage les entreprises, déjà en perte de compétitivité.

  • Marchés financiers : La bulle potentielle de l’IA (intelligence artificielle) pourrait provoquer une correction généralisée des valorisations.

Bref, vous l’avez compris, il existe une forme de déconnexion entre l’état du monde et les cours actuels. Dans ce contexte, vous êtes plusieurs à m’avoir demandé : “Quelles alternatives aux actions pour mon portefeuille ?”

Pourquoi parler d’obligations ?

En début d’année, j’ai partagé un portefeuille multi-actifs “défensif” incluant :

  • Un investissement en or (via un ETC adossé à des réserves physiques)

  • Un investissement obligataire (via un ETF obligataire)

Dans ce portefeuille, l’or et les obligations ont chacun leur rôle :

  • L’or protège contre l’inflation et la baisse de l’euro. Très volatil à court terme, il conserve néanmoins sa valeur sur le long terme. D’où son surnom d’« actif de la peur », souvent plébiscité en période de crise.

  • Les obligations jouent un rôle de stabilisateur dans un portefeuille : elles sont moins risquées (et moins dynamiques) que les actions, mais offrent un rendement généralement inférieur.

Sur le long terme, des taux d’intérêt élevés peuvent booster la performance des obligations et pénaliser les actions. Une bonne répartition entre actions et obligations permet donc d’optimiser son couple rendement-risque.

Attention : à court terme, une hausse soudaine des taux d’intérêt peut faire chuter à la fois la valeur des actions et celle des obligations. C’est précisément ce qui s’est passé en 2022, lorsque la forte hausse des taux a “plombé” ces deux classes d’actifs. Cependant, dès 2023, l’anticipation d’une baisse des taux a relancé à la hausse la majorité des marchés actions et obligataires.

Comment profiter au mieux des obligations ?  

Voici les conseils que je donne systématiquement lorsqu’on me demande comment s’exposer aux obligations :

1.Diversifiez

Il est déraisonnable de se constituer soi-même un panier d’obligations, surtout si vous n’avez pas le temps ou les compétences pour évaluer la santé financière de chaque émetteur. Certains courtiers (comme Trade Republic) proposent d’acheter directement des obligations d’État ou d’entreprises : c’est une très mauvaise idée.

  • Problème n°1 : un seul émetteur peut faire faillite et vous perdez tout

  • Problème n°2 : c’est inutile puisque vous pouvez investir dans d’excellents ETF obligataires “passifs”, peu chers, et surtout très diversifiés (des centaines, voire des milliers d’obligations différentes)

  • Avantage des ETF : vous pouvez investir directement dans des centaines d’obligations répondant à des critères spécifiques, notamment en termes de niveaux de risque, maturités, zones géographiques, devises, etc.

2. Préférez les fonds euros aux obligations à faible rendement

Les fonds euros d’assurance-vie sont composés en grande partie d’obligations (États, entreprises) et d’instruments monétaires. Le capital y est garanti.

  • Si un ETF obligataire propose un rendement attendu de 3% ou moins, mieux vaut souvent privilégier un fonds euros, aussi performant mais plus sécurisé, avec une fiscalité réduite.

3. Pour les obligations à rendements plus élevés, utilisez un compte-titres

En dehors des fonds euros, l’assurance-vie n’est pas toujours le véhicule idéal pour les produits de taux.

  • Pourquoi payer des frais de 0,6% à 0,8% par an pour un rendement total de 5% ou 6% ?

  • Ces frais peuvent “manger” 10 à 15% de votre performance juste pour gagner une économie d’impôt allant jusqu’à 12,8%.

  • Avec un compte-titres, vous avez accès à un large catalogue d’ETF obligataires, vous pouvez acheter en temps réel et ne payez que des frais de transaction.

4. Couvrez-vous contre le risque de change

Les obligations libellées en dollars offrent souvent des rendements plus élevés que leurs équivalents en euros, mais présentent aussi un risque de change.

  • Pour vous protéger, vérifiez que votre produit financier propose une couverture (hedge) en euros, parfois mentionnée “EUR hedged” dans le nom de l’ETF ou de l’indice de référence (voir fiche technique).

Les principaux paramètres à comprendre avant d’investir en obligations 

Pour aller plus loin, voici les critères clés à garder en tête lorsqu’on investit en obligations :

  • Type d’émetteur :

    • États (obligations souveraines) : France, Allemagne, États-Unis, etc.

    • Entreprises (obligations corporate) : plus risquées que les obligations d’État, mais offrent généralement de meilleurs rendements.

    • Exemple : Les obligations d’une multinationale notée A peuvent offrir un taux d’intérêt plus élevé qu’une obligation d’État française notée AA.

  • Géographie :

    • Europe, États-Unis, pays émergents…

    • Les rendements et le niveau de risque diffèrent selon la région.

    • Exemple : Les obligations émises par certains pays émergents (Brésil, Inde) peuvent être plus rémunératrices, mais la stabilité politique et monétaire est parfois moins assurée.

  • Notation (rating) :

    • AAA (excellente solvabilité) jusqu’à D (défaut).

    • Plus la note est basse, plus l’obligation doit offrir un rendement élevé pour compenser le risque.

    • Exemple : Une obligation d’entreprise notée BBB peut être intéressante, mais attention à son profil de risque plus élevé qu’une note A ou AA.

    Principaux paramètres des obligations - Source : Monsieur Capital

  • Maturité / Échéance :

    • Plus la durée est longue, plus le risque de taux et de défaut peut augmenter (mais le rendement potentiel aussi).

    • Exemple : Une obligation à 10 ans aura généralement un rendement plus élevé qu’une obligation à 2 ans, mais sera plus sensible aux variations de taux d’intérêt.

  • Devise :

    • Euro, dollar, yen, etc.

    • Investir dans une devise étrangère peut augmenter votre rendement ou vos pertes, selon l’évolution des taux de change.

    • Conseil : si vous investissez en obligations en dollars, surveillez la mention “EUR hedged” pour limiter le risque de change.

Principaux types d’obligations - Source : Monsieur Capital

En résumé, les obligations sont un outil de diversification et de protection incontournable dans un portefeuille. À condition de bien choisir votre véhicule / enveloppe (ETF obligataires, fonds euros, compte-titres) et de surveiller les paramètres clés (type d’émetteur, zone géographique, notation, maturité, devise), elles peuvent se révéler très pertinentes pour modérer votre risque face aux incertitudes économiques et géopolitiques actuelles.

J’espère que ces conseils vous aideront à y voir plus clair. Si vous avez des questions ou besoin d’aide pour vos investissements, écrivez-moi. Je vous répondrai rapidement !

Bon week-end à tous,
Pierre Maynial (Monsieur Capital)

Les informations disponibles dans ce message sont à but éducatif et ne constituent pas des conseils d'investissements personnalisés au sens du Code Monétaire et Financier.